Décélération des sorties du capital-investissement en Europe. Les sociétés de capital-investissements se positionnent à l’achat.
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Décélération des sorties du capital-investissement en Europe. Les sociétés de capital-investissements se positionnent à l’achat.

25 juin 2018

Les acteurs européens du capital investissement ont ralenti le rythme frénétique de leurs sorties, sachant que le montant de plus de 100 Md€ généré au cours des quatre dernières années par les cessions est descendu à tout juste 39,9 Md€ au cours des six premiers mois de 2018, selon les chiffres provisoires pour le premier semestre du CMBOR (Centre de recherche sur le Private Equity et Management Buy-Out), rattaché au Imperial College Business School, parrainé par Equistone Partners Europe et Investec Specialist Bank.


  • En Europe, les cessions menées par le capital investissement ont baissé de près d’un tiers à 39,9 Md€ affichant 185 transactions au cours du premier semestre 2018, en baisse par rapport aux 249 cessions ayant généré 56,9 Md€ au cours du second semestre 2017.
  • En France, le marché a engrangé 7 des 20 premiers rachats européens, avec un montant d’opération quasi- multiplié par 2 au premier semestre et demeure robuste. Les rachats d’entreprises de plus petites tailles ont fortement progressé au premier semestre 2018, - notamment au Royaume-Uni où le volume a presque doublé par rapport au semestre précédent-, avec une hausse de 26 % par rapport au second semestre 2017 pour les opérations d’une valeur d’entreprise inférieure à 10 M€.
  • Les rachats d’entreprises de plus petites tailles ont fortement progressé au premier semestre 2018, - notamment au Royaume-Uni où le volume a presque doublé par rapport au semestre précédent-, avec une hausse de 26 % par rapport au second semestre 2017 pour les opérations d’une valeur d’entreprise inférieure à 10 M€.

Ce chiffre correspond à une baisse de près d’un tiers de la valeur globale des sorties (30 %), passant de 56,9 Md€ au second semestre 2017, à 25,8 Md€ générés au premier trimestre et 14,1 Md€ au deuxième trimestre de cette année. Plus de la moitié de cette valeur (20,6 Md€) provient de cessions menées auprès d’autres sociétés de capital-investissement.

Ces chiffres vont à l’encontre de ce qui est considéré comme un marché de vendeurs, ce qui fait apparaître que les sociétés de capital-investissements se sont davantage concentrées sur le déploiement des capitaux qu'elles ont levés au cours des deux dernières années. « Après quatre années d’un environnement propice à la vente d’actifs, favorisé par la disponibilité de la dette côté acheteurs, le marché des sorties a accusé une baisse marquée - en particulier au Royaume-Uni » déclare Christiian Marriott, Partner and Head of Investor Relations de Equistone Partners Europe. « L’évolution de ces dynamiques de marché exige davantage de flexibilité de la part des sponsors, comme en témoigne la popularité croissante des opérations bilatérales extrêmement ciblées qui permettent à la fois à l’acheteur et au vendeur de contourner la concurrence féroce désormais inhérente à la plupart des adjudications », ajoute-t-il, tirant des leçons de la situation d’Equistone, avec trois sorties réalisées en deux semaines au début de l’été.

Les données du premier semestre révèlent également un ralentissement des nouvelles opérations, avec un montant de 40,7 Md€ sur les six premiers mois de l’année, en légère baisse par rapport au montant de 43,2 Md€ du premier semestre 2017, même si un certain nombre d’opérations encore non finalisées pourraient doper les valeurs du premier semestre 2018. Le découpage par ordre de taille des opérations en dit long : le nombre des transactions dans la fourchette 100 M€-1 Md€ a fortement baissé, alors que la fourchette des valeurs d’entreprise inférieure à 10 M€ a enregistré une forte hausse de 26 % depuis le second semestre 2017, avec 168 opérations.

La France s’est distinguée par sa performance sur le marché intermédiaire, 63 rachats d’une valeur de 11 Md€ étant réalisés au premier semestre 2018, affichant une nette hausse par rapport aux 51 opérations d’une valeur de 6,3 Md€ au second semestre 2017. Le marché français a également été dopé par 7 des 20 rachats européens les plus importants sur cette période, dont ceux de Sebia (2 Md€*), Kiloutou (1,5 Md€*) et Albea (1,2 Md€*). La partie cessions du Private Equity a bien résisté sur le marché français, 34 ventes ayant généré 10 Md€ au cours des 6 premiers mois de 2018.

À titre de comparaison, l’Allemagne a réalisé 22 des 185 sorties européennes au premier semestre 2018, pour un montant total combiné de 10,8 Md€, soit plus que le double du montant total de l’activité de rachat (5,2 Md€ pour 69 opérations), allant à l’encontre de la tendance globale d’un ralentissement du marché des sorties au premier semestre de l’année. L’Allemagne a réalisé les deux plus importantes opérations de sorties réalisées en Europe jusqu’à ce jour en 2018, avec la vente d’Ista pour un montant de 5,8 Md€* et celle de CeramTec, d’un montant de 2,6 Md€.

Le Royaume-Uni a enregistré la plus forte baisse du nombre de sorties, générant 6,0 Md€ (6,8 Md€), en baisse par rapport au montant de 13,6 Md€ enregistré au deuxième semestre 2017. Les principales cessions réalisées au Royaume-Uni jusqu’à présent ont été la vente d’Iris à ICG pour 1 Md£ et celle récente, pour un même montant, de Callcredit Information Group à TransUnion, cotée à la Bourse de New York.

Le nombre d’opérations réalisées sur le marché britannique de rachats d’entreprises de plus petite taille (VE < 10 M£) a presque doublé au premier semestre 2018, passant de 24 opérations au second semestre 2017 à 44. « Nous constatons un appétit marqué de la part des sociétés de capital investissement - dont bon nombre ont récemment levé des capitaux - pour les opérations primaires, en particulier dans l’objectif de fournir un premier apport de capital institutionnel. Ce type de financement représente souvent une solution intéressante pour les propriétaires-gérants ou pour soutenir des équipes de direction ambitieuses qui cherchent à réaliser leurs aspirations, que ce soit par le biais d’une croissance organique ou via une acquisition. En quelque sorte, le capital investissement revient à sa vocation d’origine, à savoir fournir un financement flexible, apporter un soutien aux entreprises à croissance rapide comme les aider à accéder au capital ce qui leur est souvent plus difficile», souligne Shaun Mullin d’Investec. Ce sentiment est étayé par des données : la part d’opérations provenant de vendeurs privés est passée de 46 % à 61 % au Royaume-Uni entre le second semestre 2017 et le premier semestre 2018, la valeur d’opérations privées représentant 19 % du montant total au Royaume-Uni (contre 15 % sur la même période). Cette tendance à l’augmentation d’opérations de capital investissement avec des entreprises appartenant à leur fondateur est également manifeste en Europe continentale, mais dans une moindre mesure.

L'augmentation du nombre de rachats d’entreprises de plus petites tailles pourrait jeter les bases du marché intermédiaire de demain, sachant qu’un grand nombre de petites entreprises font appel au capital investissement pour accélérer leur croissance. Citons quelques exemples récents :

  • La récente acquisition WHP Telecoms par Equistone, réalisée après un partenariat de trois ans avec Palatine au cours duquel le chiffre d’affaires de l’entreprise est passé de 30 M€ à près de 75 M€.
  • L’évolution de la société de communication extérieure numérique Ocean Outdoor, qui a fait appel à trois sociétés de capital-investissement au cours des dix dernières années. La première, Smedvig, a investi 5,7 M£ dans l’entreprise en 2008, lorsque cette dernière exploitait 28 sites, avant de vendre Ocean à LDC en 2012 pour 35 M£. L’activité s’est développée encore davantage sous l’égide de LDC, avant d’être vendue à Searchlight fin 2014 pour 80 M£. Enfin, Ocelot a racheté l’entreprise pour un montant de 200 M£.
  • La consolidation du groupe Motor Fuel : l’entreprise a été rachetée pour un montant de 40 M£ en 2011, lorsque Investec a présenté le vétéran de l’industrie du pétrole à Patron Capital. L’activité s’est développée par le biais d’acquisitions et a été vendue pour un montant de 500 M£ à Clayton Dubilier & Rice en 2015. En février 2018, l’entreprise a acquis le premier opérateur de stations d’essence britannique, MRH, pour un montant de 1,2 M£.

À PROPOS de CMBOR- Methodologie
Les données compilées par CMBOR résument les tendances des rachats en Europe (Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Irlande, Italie, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Espagne, Suède, Suisse, République tchèque, Hongrie, Pologne, Roumanie et Turquie et Royaume-Uni). Date limite des données : les données contenues dans ce communiqué de presse concernent les transactions conclues avant le 15 juin 2018.

CMBOR définit les rachats comme étant plus de 50% des actions changeant de propriété avec la direction ou le capital-investissement, ou les deux ayant une participation majoritaire à la conclusion de l'opération. Le financement en fonds propres doit provenir principalement de fonds de capital-investissement et la société rachetée doit avoir sa propre structure de financement, par exemple, MBO/MBI.

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